Hauts-de-France Les éleveurs poussent pour une interprofession bio
Filière. Dans la grande région, des éleveurs ambitionnent la création d’une interprofession pour préserver la dynamique bio.
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Depuis près de deux ans, les éleveurs membres de la commission lait de l’association Bio en Hauts-de-France (réseau Fnab) se mobilisent en faveur de la structuration de la filière régionale. L’urgence de cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une dégradation de la consommation de produits bio, mais aussi des effets du changement climatique sur la résilience des systèmes d’élevage.
Se sentant isolés au sein du Criel et dans leur laiterie, ces éleveurs ambitionnent la création d’une association sur le principe d’une interprofession régionale. « Chaque opérateur agit individuellement. C’est pourquoi nous voulons instaurer un espace de dialogue où structurer et reterritorialiser la filière lait bio locale afin de la rendre plus durable et plus vivable », explique Sophie Tabary, éleveuse dans l’Aisne. Les représentants de trois autres collèges sont appelés à rejoindre la gouvernance de cette structure : les distributeurs et acteurs de la RHF, les transformateurs locaux et les collectivités.
« Se fédérer pour assurer l’avenir »
Deux rendez-vous ont déjà eu lieu. Ils ont réuni de nombreux acteurs de l’amont et de l’aval et permis aux producteurs d’exposer les missions qui pourraient être dévolues à cette « interpro ». Parmi les pistes prioritaires, on retrouve l’idée de piloter, voire de porter, des projets d’investissements orientés vers la consommation locale, propices à une plus grande création de valeur. Laconceptiond’outils de transformation collectifs pourrait par exemple contribuer à une meilleure valorisation du lait de printemps. Citons également l’ambition d’animer un espace de concertation visant à assurer une gestion collective des volumes de lait bio et à planifier les conversions. L’idée d’une caisse de péréquation a même été évoquée pour soutenir des structures en difficulté, en particulier pour ne pas laisser Biolait seul amortirles soubresauts du marché. Les différents collèges pourraient aussi piloter des programmes de recherche autour de thèmes comme la transmissibilité, la formation des salariés, ou encore l’adaptation au changement climatique.
Dans la région du croissant laitier la moins bio, les producteurs à l’origine de cette réflexion sont convaincus que ce mode de production est un levier pour rendre de l’attractivité au métier. « Pour reconnaître notre travail et rendre un avenir possible, nous ne pouvons pas rester une niche au sein de nos laiteries, nous avons besoin de nous fédérer. » Ainsi, un atelier de travail pour créer cette association est d’ores et déjà programmé début 2023.
Jérôme pezonPour accéder à l'ensembles nos offres :